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 CES FEMMES INTELLECTUELLES QUI FONT CHANGER L'ISLAM

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assunta
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assunta


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Date d'inscription : 11/03/2007

CES FEMMES INTELLECTUELLES QUI FONT CHANGER L'ISLAM Empty
MessageSujet: CES FEMMES INTELLECTUELLES QUI FONT CHANGER L'ISLAM   CES FEMMES INTELLECTUELLES QUI FONT CHANGER L'ISLAM Icon_minitimeDim 28 Aoû - 7:31

SOURCE :
http://www.lavie.fr/archives/2007/09/13/et-allah-crea-la-femme-les-30-intellectuelles-qui-vont-changer-l-islam,8895703.php

ET ALLAH CREA LA FEMME

Alors qu'une minorité agissante et obscurantiste cherche aujourd'hui à intrumentaliser l'islam et fait dire au Coran des contre-vérités, partout dans le monde, des musulmanes se battent pour faire barrage à l'islamisme. Aux intégristes de tout poil, elles objectent leur bon sens, leur savoir, mais surtout leur courage. Car il ne fait pas bon, aux pays des mollahs, des ayatollahs ou des talibans, dire son fait aux fanatiques.
Parmi ces femmes (voir plus bas), beaucoup ont connu la prison ou l'exil. Et la plupart doivent mener une lutte opiniâtre au quotidien pour rappeler leur vérité. Leur vérité, c'est qu'elles se sentent, malgré tous les discours d'exclusion dans lesquels on voudrait les enfermer, pleinement femmes dans l'islam. Musulmanes, elles entendent, exceptées celles qui ont choisi de quitter la religion, faire bouger l'islam de l'intérieur. Avec leurs convictions spirituelles.

En Iran, en Malaisie, au Maghreb, en Égypte ou en Jordanie, elles imposent un discours féministe puisé aux sources du Coran. Quel que soit le prix.

La journaliste iranienne Fariba Davoudi Mohajer, dont l'entretien ouvre notre étonnante galerie de portraits, est ainsi sous le coup d'une peine de prison pour «atteinte à la sécurité nationale». Son crime ? Avoir lancé dans son pays une campagne « Un million de signatures pour la parité hommes-femmes». «Nous ne baisserons pas les bras», explique-t-elle à La Vie. Face aux vociférations extrémistes, une force tranquille est en marche.

FARIBA DAVOUDI MOHAJER
Iranienne, féministe convaincue, 42 ans. A lancé la campagne «Un million de signatures pour la parité hommes-femmes»

«Nous, les femmes, nous ne baisserons jamais les bras»
Son tchador noir lui donne des allures de partisane du régime iranien. Il serait pourtant réducteur d'en tirer des conclusions hâtives. Malgré son apparent conformisme religieux, Fariba Davoudi Mohadjer, 42 ans, est une féministe convaincue. À chaque manifestation de femmes, systématiquement réprimée à coups de matraque, elle saisit le micro pour dénoncer la discrimination envers les femmes. Une audace qui coûte cher. Le tribunal de Téhéran vient de la condamner à un an de prison ferme et à quatre ans avec sursis pour avoir agi contre la sécurité nationale. Diplômée en sciences politiques, ancienne rédactrice de nombreux quotidiens, aujourd'hui fermés, Fariba Davoudi Mohadjer a commis la «faute» d'avoir lancé, il y a plus d'un an, la campagne «Un million de signatures pour la parité hommes-femmes». Il y a six ans, elle a déjà connu les geôles, au pic de sa carrière de journaliste. Confinée pendant de longs mois à l'isolement le plus total, elle est en ressortie encore plus déterminée. Son sens de la résistance s'est développé très jeune. Mère de trois enfants, elle jongle entre ses obligations familiales, imposées par un mari ultratraditionnel, et son militantisme souvent clandestin.
Portée par sa foi, elle oppose la vision d'un islam modéré, généreux et ouvert à l'interprétation «patriarcale et machiste» faite par les dirigeants.
De passage à Washington, elle a raconté son combat, avant de retourner en Iran pour y affronter de nouveaux obstacles.

La Vie. Qu'est-ce qui vous a poussée à militer pour la cause des femmes ?

Fariba Davoudi Mohadjer. Je suis née avant la révolution islamique, dans une famille ouverte d'esprit qui m'a toujours laissé une grande liberté de choix. Un de mes frères vit aux États-Unis et un autre, en Autriche. Très jeune, j'ai commencé à avoir un penchant pour les idéaux révolutionnaires. J'avais à peine 13 ans que je visitais déjà la bibliothèque du parc Laleh, en centre-ville. Là, j'y ai rencontré des militants marxistes qui s'opposaient au chah. Je suivais des cours particuliers de géométrie. Mon professeur, très orienté sur la religion, m'a initiée à l'idéologie islamique. J'étais fascinée par ce nouvel univers que je ne connaissais pas. En 1979, les religieux ont pris le pouvoir. Deux ans plus tard, j'épousais un homme issu d'un milieu traditionnel et conservateur : il s'opposait à ce que je travaille, à ce que je parle aux hommes. Je devais demander sa permission pour sortir de la maison. Cela a été très dur d'accuser le coup. Il y avait trois Fariba qui se battaient en moi : celle affranchie des idées libérales de ses parents, celle accrochée à ses utopies religieuses d'égalité et de justice, et celle refusant une vision rétrograde de l'islam. J'ai pris conscience des obstacles auxquels les femmes iraniennes devaient faire face. Au regard de la loi islamique en vigueur, la femme ne vaut souvent que la moitié d'un homme. J'ai décidé de militer en faveur d'une plus grande égalité entre les sexes.

En dépit de votre combat pour la parité entre hommes et femmes, vous portez le tchador noir, perçu en Occident comme un objet de soumission. Est-ce par choix personnel ou bien par contrainte ?

F.D.M. J'ai porté le voile à 15 ans, quand je me suis intéressée à la religion. Pour moi, il permettait d'éviter que les femmes soient perçues comme des objets sexuels. Ainsi, elles étaient appréciées pour leur physique et non pour leurs idées. Ce fut pour moi un choix personnel. En revanche, je m'oppose à toute forme d'imposition du foulard. C'est à la femme de décider. Le voile obligatoire ne correspond pas aux objectifs définis par l'islam. C'est une forme de soumission imposée par la culture patriarcale. À l'inverse, je pense que l'interdiction de porter le voile, comme on l'a vu récemment en Europe, est tout autant condamnable. C'est aux femmes de choisir.

En 1997, vous avez cru aux réformes impulsées par Mohammad Khatami, un religieux éclairé, élu grâce au vote massif des jeunes et des femmes. Comme beaucoup d'autres, vos espoirs, fondés sur son élection, ont été déçus. Que s'est-il passé ?

F.D.M. Khatami avait sûrement de bonnes intentions. Mais il n'a pu aller jusqu'au bout de ses engagements. À l'époque, le Parlement réformateur a fait passer deux nouvelles lois concernant les femmes. Mais il s'est agi de réformes risibles : l'augmentation de l'âge du mariage de 9 à 13 ans et la possibilité, pour la mère, d'obtenir la garde de ses enfants jusqu'à l'âge de 7 ans. Khatami, certes, a œuvré en faveur du développement d'une presse plus libre et à la création d'ONG. Mais les libres-penseurs et les journalistes se sont vite heurtés à la justice et à la police. J'ai moi-même travaillé dans une dizaine de journaux, fermés les uns après les autres.
En 2002, j'ai été emprisonnée pour mes idées. Et, malgré de nombreuses tentatives, je n'ai jamais pu fonder ma propre ONG.
En Iran, le système politique ne laisse aucune chance à une vraie réforme au sein de l'islam. Logiquement, selon la Constitution en vigueur, le Président et le Parlement sont élus au suffrage universel direct, et les députés peuvent proposer de nouvelles lois. Mais ces élections ne sont qu'une mascarade, car les candidats sont présélectionnés par le Conseil des gardiens, une instance qui a le droit de bloquer ces nouvelles lois.
Toutes ces limites ont poussé les femmes à ne pas attendre que les politiciens se soucient de leur cas. Elles ont créé un vrai mouvement féministe indépendant, avec pour objectif de poursuivre leur combat. Ce changement stratégique a coïncidé avec le développement de l'Internet en leur offrant une tribune d'expression inédite par le biais de sites, de blogs, et de pétitions.

Depuis l'élection de Mahmud Ahmadinejad, en 2005, on assiste à une nouvelle vague de répressions : chasse aux «mal voilées», arrestation d'étudiants, manifestations de femmes réprimées. Cela affecte-t-il la mobilisation féministe ?

F.D.M. Nous avons l'habitude de cette répression. Elle fait partie de notre quotidien. Et nous l'avons intériorisée. Mais la différence, avec Ahmadinejad, c'est que la violence a pris une forme légale en Iran. Autrefois, de simples miliciens étaient envoyés dans les manifestations et avaient pour mission de les réprimer. Aujourd'hui, les rassemblements sont interrompus par les forces de l'ordre et les manifestants sont placés en garde à vue. Il existe désormais une sorte d'harmonie entre le gouvernement et la machine de répression. Mais, se laisser intimider, c'est se poignarder. Nous devons être prêtes à payer le prix de notre bataille, quitte à se faire tabasser et à se retrouver en prison. Paradoxalement, les femmes n'ont jamais été autant prêtes à défendre leur cause que sous la présidence d'Ahmadinejad. Avec mes consœurs, nous avons lancé une multitude de pétitions : contre la lapidation ou encore en faveur de l'entrée des femmes dans les stades de foot.

Vous avez lancé, il y a un an, cette campagne «Un million de signatures pour la parité hommes-femmes», avec l'objectif de déposer la pétition sur la table du Parlement. Pensez-vous que les autorités soient enclines à changer les lois relatives à la question des femmes ?

F.D.M. Non, nous ne nous faisons aucune illusion à ce sujet. Ce qui est important, c'est le réveil des femmes et la prise de conscience de leurs droits. Cette initiative a été déclenchée à la suite d'une manifestation pour réclamer l'égalité entre les sexes, qui fut sévèrement réprimée par les forces de l'ordre. Privées d'espace d'expression, nous avons donc décidé de lancer cette pétition par Internet, et en faisant du porte-à-porte jusque dans les villages les plus reculés. D'un coup, ce mouvement féministe, jusqu'ici cantonné aux élites, s'est élargi à la société tout entière. Cette pétition, accompagnée d'un petit livret d'information et d'un questionnaire, donne l'occasion à toutes les femmes d'exprimer leurs problèmes, leurs rêves. Je me souviens de cette femme au foyer, mère de quatre enfants, avec qui je me suis entretenue. Son unique désir était de voir construire un petit parc dans son quartier, pour s'affranchir, ne serait-ce que quelques minutes, des pressions imposées par son mari. De plus, ce mouvement n'est porté par aucune idéologie politique. Il rassemble pour la première fois des militantes laïques et islamiques, des vieilles et des jeunes, des musulmanes, des chrétiennes et des juives. C'est un mouvement profond qui court sous la peau de la ville.

Quelles sont les principales revendications des Iraniennes ?

F.D.M. Elles réclament d'être traitées d'égal à égal avec les hommes. Or, les lois islamiques conjuguées à la culture patriarcale ne leur garantissent aucun droit. Notre Constitution stipule que les Iraniens sont égaux, quelles que soient leur langue, leur origine ou leur religion, en omettant de mentionner le sexe. Dans notre pays, les femmes ne peuvent travailler ou voyager en dehors du pays sans l'autorisation de leur époux. Elles sont privées d'accès à des métiers comme celui de juge ou de présidente de la République. Si une mère divorcée obtient, avec peine, la garde de ses enfants, elle ne peut prendre décision les concernant (comme, par exemple, une hospitalisation). ]b]Une femme accusée d'adultère peut être condamnée à la lapidation, tandis qu'au nom de la polygamie un homme pourra toujours justifier ses batifolages.[/b]
Si un couple est écrasé par une voiture alors qu'il traverse la rue, la dieh, c'est-à-dire l'indemnité, versée par le chauffeur pour la femme équivaudra à la moitié de celle versée pour l'homme. Si un homme et une femme se retrouvent handicapés suite à un accident de voiture, les dieh versées à la femme seront deux fois moins importantes. Un père a le droit de marier sa fille à n'importe quel âge. Elle n'a donc aucun pouvoir de décision. Mais l'absurdité veut que, dès neuf ans, une fille soit juridiquement responsable si elle commet un délit, et donc condamnable.

En dépit des fortes discriminations sexuelles et des pressions, les Iraniennes semblent plus engagées que leurs consœurs des pays musulmans du Moyen-Orient. Comment expliquer cette vitalité ?

F.D.M. Il y a un aspect historique, qui remonte à l'époque monarchiste. Les Iraniennes se battent depuis plus de 100 ans pour leurs droits. En 1906, elles jouèrent un rôle actif dans la révolution constitutionnelle. Déguisées en hommes, elles descendirent dans la rue pour se battre. Et ce n'est que lors de leur enterrement que tout le monde se rendit compte de la participation féminine. Il y a un siècle, les Iraniennes ouvrirent trois écoles en 33 jours, alors que la société les accusait de promouvoir la prostitution. Après la révolution islamique, la répression a provoqué leur réveil. Elles ont étudié. Majoritaires dans certaines rédactions, avec le boom de la presse sous Khatami, elles ont publié des articles pointus sur la question féminine, élargissant le débat aux sphères religieuses, en questionnant de grands ayatollahs sur leurs droits, prononçant des discours. Quand de nombreux opposants politiques se retrouvèrent en prison, ce sont leurs épouses qui reprirent le flambeau de leur combat, malgré les menaces. Après la fermeture en série de journaux, l'Internet fut leur nouveau refuge. Et, grâce au développement des blogs, des femmes parlent de tout, sans tabou, y compris de leurs problèmes sexuels. Aujourd'hui, nous communiquons avec nos homologues étrangères.

Dans d'autres pays, certaines ex-musulmanes, devenues laïques, ont fait le choix de mener campagne contre le Coran, en dénonçant son caractère misogyne. Pensez-vous que le Coran puisse garantir l'égalité des sexes ?

F.D.M. Tout dépend de l'interprétation qu'on fait du Coran. Dans certains pays, les hommes tuent au nom de l'islam, et je m'y oppose formellement. Mais s'en prendre au livre saint est un combat insensé. Cela risque de dresser tous les hommes pratiquants contre les femmes, et de rendre notre tâche plus difficile. Rappelons que notre religion est originellement ouverte au changement et prête à s'adapter à son temps. C'est le cas au sein du chiisme (religion majoritaire en Iran). Selon le principe de l'idjtihad, on peut changer les règles islamiques conformément aux besoins du jour. Ainsi, un ayatollah éclairé comme Hossein Ali Montazeri suggère que les femmes puissent serrer la main des hommes lorsqu'elles sont à l'étranger. Il fait partie de ceux qui conseillent aux jeunes filles musulmanes de retirer leur voile à l'école dans les pays laïcs.

L'islam et la démocratie peuvent donc être compatibles ?

F.D.M. Oui. Il n'est pas dit dans le Coran que les femmes n'ont pas le droit d'aller dans les stades de foot. C'est la vision rétrograde de l'islam qui pose problème. Tant que les religieux au pouvoir campent sur leurs positions, il sera impossible de réconcilier l'islam et la démocratie. C'est pourquoi, les femmes ne doivent pas rester les bras croisés jusqu'à ce qu'un religieux prononce une fatwa en leur faveur. Il faut se battre ! C'est à force de se mobiliser qu'on poussera le clergé à changer de point de vue.

Vous êtes régulièrement menacée, et vous venez d'être condamnée à cinq ans de prison, dont un ferme. Pourquoi et à qui faites-vous peur ?

F.D.M. Ce qui inquiète les autorités, ce sont les formes de mobilisation collectives, qui pourraient menacer leur pouvoir. Chaque fois qu'un groupe se forme, le régime essaie de le briser, par tous les moyens : convocations, menaces, arrestations. Et cela s'applique à tous styles de groupes : associations de défenses des droits des femmes, ONG s'occupant de la petite enfance, organisations sportives. Le pouvoir a la phobie des groupes.

Avez-vous déjà songé à baisser les bras ?

F.D.M. Notre combat a un prix. Cela demande des sacrifices. En prison, j'ai vécu l'isolement le plus total, le visage sous un néon allumé 24 heures sur 24. Quand je me fais tabasser pendant les manifestations, et que je rentre à la maison le corps rempli de bleus, je ne dis rien à mes enfants, pour ne pas les inquiéter. J'ai toujours rêvé d'aller au cinéma ou à la piscine, mais ma mobilisation et mes devoirs conjugaux ne m'en laissent pas le temps. Pas question de baisser les bras. Je suis prête à mourir pour que les filles de la nouvelle génération aspirent à une meilleure vie. Je me bats en rêvant du jour où elles ne se suicideront plus à cause de la violence conjugale, où elles se présenteront aux élections présidentielles, où les écolières iront en cours à vélo.

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NAWAL EL SAADAWI
Nawal el Saadawi Égyptienne, romancière, psychiatre, exilée aux États-Unis, 75 ans.

« Pas question de m'autocensurer »
Aux yeux des fondamentalistes égyptiens, elle est une femme à abattre. À 75 ans, Nawal el Saadawi a commis des «péchés » impardonnables : des livres questionnant l'islam, des articles encensant la liberté, des discours sur l'oppression des femmes.
Figure emblématique du féminisme arabe, ce petit bout de femme, héritière des idéaux égalitaristes de Nasser, ne pèse pas ses mots. «Écrire, c'est comme respirer. Pas question de m'autocensurer !», explique-t-elle. Quitte à provoquer les foudres de l'université islamique d'Al-Azhar, comme le 28 février dernier, où elle fut accusée d'hérésie pour sa pièce Dieu démissionne de la rencontre au sommet. Depuis, Nawal s'est réfugiée temporairement à Atlanta, en Géorgie, aux États-Unis. Dans les années 1990, elle fit déjà ses valises pour l'Amérique, son nom figurant sur une liste de personnalités dont il fallait se débarrasser. Cette pasionara avance à contre-courant de la tendance actuelle, celle d'un regain d'islamisme dans la société, favorisé par la crise du nationalisme arabe et renforcé par le réveil identitaire de l'après-11 septembre.

Romancière, psychiatre et activiste des droits de l'homme, elle s'attaque haut et fort à une multitude de tabous : excision des femmes, avortement, abus sexuels sur mineurs, discrimination sexuelle.
«Il faut combattre à la fois le système patriarcal et les traditions religieuses pour espérer une certaine justice sociale, dit-elle. L'islam ne peut garantir la liberté.» Laïque convaincue - «mais pas athée !», insiste-t-elle -, elle n'épargne d'ailleurs aucune religion.
«Que ce soit l'islam, le christianisme, le judaïsme ou le bouddhisme, toutes les religions sont contre la démocratie et l'égalité entre les hommes et les femmes», affirme Nawal el Saadawi. Car, poursuit-elle, «elles sont toutes fondées sur une doctrine à suivre et, du coup, elles étouffent le libre arbitre». Sa définition contemporaine de la religion ? «Une idéologie utilisée à des fins politiques.» Et de pointer du doigt l'islam terroriste au Moyen-Orient, et le «pouvoir croissant des fondamentalistes chrétiens aux États-Unis».

Ses paroles choquent. Mais elles sont accompagnées d'une profonde volonté de comprendre «comment on en est arrivé là». D'ailleurs, en Égypte, «c'est plus le pouvoir antidémocratique, incapable et corrompu, qu'il faut blâmer que les jeunes militants islamistes qui vont poser des bombes». Quand elle se présenta contre Hosni Moubarak, à la présidentielle de 2005, elle savait qu'elle n'avait aucune chance. Mais elle profita de sa modeste tribune pour dénoncer le mal-être d'une population ignorée par ses dirigeants.
«Ici, les jeunes chômeurs n'ont aucun avenir et aucun espoir. Le gouvernement ne fait rien pour les aider.
Du coup, ils ont du temps libre et ils se réfugient dans la religion. Pour remédier à ce fléau, nous avons besoin de réformes sociales et de dirigeants honnêtes et compétents.»

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BEYZA BILGIN
Turque, théologienne, 71 ans

« La monogamie recommandée »

Elle fut la première femme autorisée à prêcher en Turquie dans les années 1960. Étudiante, elle abandonne la chimie pour la théologie. Un choix qu'elle impose à sa famille, tant la religion est alors jugée rétrograde dans cette république laïque. Professeur à l'université d'Ankara, elle a consacré sa carrière à l'étude des femmes dans la religion. Féministe, non voilée, elle combat pour le droit des femmes en faisant appel aux textes sacrés. «Dans la sourate Nisâ, il est dit que l'homme et la femme sont créés égaux.» Ayant une excellente connaissance du Coran, Beyza explique que le voile est conseillé mais pas obligatoire, qu'il n'y a pas une ligne pour interdire le mariage entre une musulmane et un chrétien, ou que Mahomet recommandait la monogamie.

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SIMA SAMAR
Afghane, ex-ministre de la Condition féminine, 50 ans

Pas facile d'être afghane et présidente de la Commission indépendante pour les droits de l'homme (AIHCR) de son pays. Cette quinquagénaire agace les fondamentalistes du régime de Kaboul. En 2002, ceux-ci l'ont même accusée d'avoir sali l'islam dans une interview accordée à un journal au Canada. À l'époque, elle dut quitter son poste de ministre de la Condition féminine. Depuis, la «Salman Rushdie de l'Afghanistan», comme les islamistes l'ont surnommée, est devenue rapporteur spécial pour l'Onu sur la situation des droits de l'homme au Soudan.

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NAJAT IKHICH
Marocaine, enseignante

Le militantisme est presque une seconde nature chez Najat Ikhich, enseignante et présidente de la ligue démocratique des droits de la femme, au Maroc. «Mon père a été condamné, en 1972, à 30 ans de prison. Il était de gauche, mais contre la scolarisation des filles. J'ai dû me battre dès l'âge de 7 ans pour aller à l'école.» Son combat n'a pas cessé. À l'université, dans les syndicats et les partis politiques. Pour Najat Ikhich, le visage de l'intégrisme est «politique et non culturel. La culture marocaine prêche l'égalité. Mais dans la pratique...»

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HOMA ARJOMAND
Canadienne d'origine iranienne, physicienne, 55 ans

Homa Arjomand a fait plier, avec ses amies féministes, le régime de Khomeiny, qui, dans les années 1980, voulait rendre obligatoire la burqa. Réfugiée politique au Canada, cette physicienne voit alors avec effroi le fondamentalisme islamique se propager.
En 2003, sa province, l'Ontario, est sur le point d'autoriser les tribunaux islamiques. C'en est trop : Homa Arjomand incite des milliers de personnes à signer une pétition sur son site www.nosharia.com Les autorités finissent par faire marche arrière. Depuis, Homa poursuit son travail de vigie à travers le monde.

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AMINA WADUD
Afro-Américaine, conduit la prière le vendredi

«Pour un djihad antisexiste»

Convertie à l'islam, elle enseigne les études islamiques à la Virginia Commonwealth University, à Richmond, aux États-Unis. En 1999, elle est la première femme à publier une interprétation du Coran. Avant de devenir la première à conduire la prière du vendredi, en 2005. Un événement qui s'est déroulé dans une église épiscopalienne de New York, après trois refus de la part de mosquées, des menaces de mort et une alerte à la bombe. C'est grâce à sa réflexion sur le Coran qu'elle a pu affirmer le droit légal des femmes à diriger la prière et milite avec succès pour mener un «djihad antisexiste». Voilée par choix, elle se définit comme une musulmane moderne. Pour elle, l'islam doit «se débarrasser du patriarcat dans lequel il est né» et «les musulmanes doivent revendiquer leurs droits».

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FATIMA MERNISSI
Marocaine, sociologue, 67 ans

Elle est née dans un harem, en 1940, au Maroc. Aujourd'hui, elle milite pour améliorer la condition de la femme dans l'islam.
Une évolution qui s'explique par son parcours : après des études dans l'une des premières écoles mixtes du Maroc, puis aux États-Unis et en France, elle est devenue écrivain et professeur de sociologie à l'université Mohammed-V de Rabat. Auteur notamment du Harem et l'Occident, elle étudie l'image de la femme arabe et musulmane à travers l'histoire, pour combattre une interprétation misogyne de l'islam.

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ASMA JAHANGIR
Pakistanaise, rapporteur pour l'Onu

« L'islam est devenu obsessionnel »
Issue d'une famille d'activistes, cette cinquantenaire au look discret est devenue l'avocate la plus célèbre du Pakistan. À la tête d'un cabinet exclusivement féminin, elle s'est spécialisée dans la défense des femmes. Asma Jahangir tient une assistance juridique gratuite à Islamabad, pour aider les femmes pakistanaises, souvent victimes de crimes d'honneur. Rapporteur spécial pour l'Onu, elle est chargée d'enquêter dans le monde entier sur le problème de la liberté de religion.
En 2005, Asma organise un minimarathon dans Lahore, pour dénoncer la violence contre les femmes. Les courses à pied sont interdites aux femmes : l'avocate est arrêtée sans ménagement par la police. Elle dénonce un «islam tellement politisé au Pakistan qu'il est devenu obsessionnel».

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NORHAYATI KAPRAWI
Malaisienne, ingénieur, responsable d'une ONG, 41 ans

«Sœurs en Islam»
Née en 1966 dans une famille rurale, de parents illettrés, cette Malaisienne a obtenu un diplôme d'ingénieur et milite aujourd'hui pour l'égalité juridique des sexes dans son pays. Avec son association, Sœurs en islam, qui regroupe 30000 militants, elle se bat contre les violences faites aux femmes au nom de l'islam. En 1990, après des années de bataille juridique, les musulmanes maltraitées au sein de leur famille ont ainsi obtenu le droit de porter plainte. Loin de se placer en dehors de l'islam, Norhayati Kaprawi utilise des versets du Coran pour lutter contre l'oppression des femmes, en dénonçant par exemple la polygamie.

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LEILA BABES
Franco-Algérienne, musulmane laïque

Elle est l'une des premières théologiennes musulmanes à avoir dialogué publiquement avec un imam modéré, Tareq Oubrou. Un échange unique sur la violence et le statut de la femme dans l'islam, qui a été publié dans le livre Loi d'Allah, loi des hommes, en 2002. Cette intellectuelle franco-algérienne, écrivain et professeur de sociologie des religions à l'université catholique de Lille, se définit comme une «musulmane laïque». Elle dénonce le port du voile, qu'elle voit comme une subtile servitude volontaire dans les sociétés occidentales.

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TOUJAN AL-FAISAL
Jordanienne, ex-présentatrice télé, ex-députée

« J'ai été contrainte à l'apostasie »
Robe à fleurs cintrée, brushing soigné et regard à peine redessiné au crayon, Toujan Al-Faisal a gardé l'allure de la présentatrice vedette de télé qu'elle était à ses vingt ans. Aucune cicatrice apparente. Pourtant, en trente ans, cette Jordanienne, devenue activiste pour les droits de l'homme, a reçu bon nombre de coups. En 2002, elle est emprisonnée pendant dix-huit mois pour avoir accusé le Premier ministre jordanien de corruption, elle connaît la torture. «Au lieu de m'écouter, ils m'ont contrainte au silence et m'ont privée de mes droits civiques», témoigne-t-elle avec rage. Née dans une famille d'avocats, cette militante, aux origines tcherkesses (du Caucase), s'engage après les débats qu'elle anime sur une chaîne publique : «J'ai découvert que loi et justice n'étaient pas synonymes en Jordanie.»

Et participe aux élections parlementaires de 1989. En face d'elle, des islamistes, dont les Frères musulmans, partent favoris. «Je prônais une meilleure qualité de soin et le droit à l'éducation pour tous les enfants. Je voulais lutter contre la corruption et pour le droit de tous à s'exprimer dans le royaume à travers un islam modéré.» Ses amis l'avertissent : son programme est un «suicide politique».

Quant à ses adversaires fondamentalistes, ils sont outrés qu'une femme se lance dans la politique. Durant la campagne législative, ils publient dans Al-Raï, quotidien progouvernemental, un brûlot expliquant «comment battre sa femme sans laisser de marque et en accord avec l'islam».

La goutte d'eau de trop pour Toujan Al-Faisal qui leur répond dans une tribune, qui deviendra célèbre : «Ils voulaient imposer une politique autoritaire fortement mêlée à la religion. Moi, j'ai défendu la liberté, et ces mots ont touché les Jordaniens.» Ses concurrents demandent alors l'apostasie.

Exclue de l'islam au nom de la charia, elle ne peut plus présenter son programme politique. Leur plan a fonctionné. Mais sa foi en sort plus forte : «L'islam prône l'accueil de l'autre et non pas l'exclusion. Je ne me reconnaissais en rien dans leur vision. Cela m'a donné encore plus envie de me battre pour un islam qui fait grandir et non qui rabaisse.» Quatre années plus tard, lors des élections parlementaires, elle est élue députée.

En avance sur son temps, Toujan Al-Faisal se félicite aujourd'hui de constater que les réformes sociales qu'elle défendait en 1989 ont été mises en place, «même si la lutte contre la corruption reste encore l'un des importants défis en Jordanie», précise-t-elle.
Cependant, depuis 1997, la militante ne siège plus au Parlement. La faute, selon elle, aux autorités jordaniennes qui freinent sa candidature. En attendant, passionnée de théologie et de mythologie, elle participe régulièrement à des débats télévisés, notamment sur Al-Jazira. Une manière de militer pour un islam modéré : «J'ai eu récemment en face de moi l'un des plus grands théologiens égyptiens. Le débat portait sur la polygamie. J'ai fini par lui démontrer avec des arguments théologiques que le Coran ne prône pas la polygamie.»

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PENDA MBOW
Sénégalaise, historienne, 52 ans

« La monogamie est un principe de base »
Historienne de formation, spécialiste de l'époque médiévale et de l'histoire de l'islam, ancienne ministre de la Culture et militante des droits de la femme, Penda Mbow, née en 1955, est une des intellectuelles les plus en vue au Sénégal. Célibataire, elle considère que les femmes doivent prendre leur temps avant de trouver un mari à leur convenance. Selon elle, «en Afrique, la religion n'est souvent qu'un prétexte pour empêcher la femme de jouir pleinement de ses droits». Elle milite pour une évolution de l'islam vers la monogamie. À l'appui de cette thèse, elle affirme : «Je suis convaincue qu'aucune société au monde ne se développe si son modèle familial n'est pas un modèle organisé, rationalisé et uniforme. C'est-à-dire basé sur la monogamie.
Cela n'a rien à voir avec l'Occident. C'est un principe de base qui fonde les structures sociales d'une société moderne.»

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HOURIA ABDELOUAHED
Franco-Marocaine, psychanalyste, maître de conférences à Paris VII-Denis Diderot, 44 ans

Réconcilier l'homme arabo-musulman avec la féminité, grâce aux textes d'Ibn Arabi, auteur majeur de la spiritualité soufie : voilà une position iconoclaste, tenue par une chercheuse atypique. Psychanalyste de formation, cette Française d'origine marocaine puise dans les écrits spirituels de cet auteur «une pensée subversive, incroyablement contemporaine, capable d'éclairer la psychanalyse». Pour elle, c'est cette incapacité à accepter la féminité qui pousse certains hommes à opprimer aujourd'hui la femme.

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AYAAN HIRSI ALI
Néerlandaise, exilée aux États-Unis, 37 ans

C'est une icône déboussolée. D'origine somalienne, élue députée libérale en 2003 aux Pays-Bas, Ayaan Hirsi Ali se fait remarquer en critiquant le Coran et la complaisance des autorités face aux intégristes. Mais en 2006, elle se réfugie aux États-Unis après une polémique sur les conditions de son arrivée aux Pays-Bas. Sa sécurité devient de plus en plus difficile à garantir. Ayaan Hirsi Ali travaille désormais dans un groupe de réflexion américain, proche de George W. Bush.

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CHAHDORTT DJAVANN
Franco-Iranienne, écrivain, 40 ans

Elle se trouve au premier rang des manifestations contre le voile en France et signe des tribunes virulentes contre le «sexisme islamiste» : celle qui a fui son Iran natal après 24 ans d'oppression est devenue une militante féministe acharnée dans l'Hexagone. Elle utilise désormais la langue de Voltaire comme une arme acérée. Son premier ouvrage, À bas les voiles, paru en 2003, était un pamphlet violent contre le port du voile, «étoile jaune de la condition féminine». Elle n'a depuis jamais cessé d'écrire, sans compromis. Elle s'apprête à publier un nouvel essai sur les relations entre l'islam et l'Occident.

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MALALAI JOYA
Afghane, députée en rupture de ban, 29 ans

Elle porte le prénom d'une héroïne du XIXe siècle, célèbre pour sa témérité.
Du courage, cette députée en a. Du temps des talibans, elle organisait des cours clandestins pour les filles. Aujourd'hui, elle se bat contre les seigneurs de la guerre et les traditions qui musellent les femmes. Ses critiques lui ont valu d'être expulsée du Parlement en mai dernier. «Comment l'Afghanistan peut-il évoluer si la moitié de sa population est réduite au silence ?», clame-t-elle...

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TASLIMA NASREEN
Bangladaise, écrivain, 45 ans

« Le droit d'être athée »
Née en 1962 dans une famille musulmane du Bangladesh, Taslima Nasreen a d'abord été gynécologue avant de connaître la notoriété grâce à ses essais et poèmes engagés. En 1993, à la publication de son roman Lajja (la Honte), l'écrivain devient la cible d'une fatwa lancée par un groupe fondamentaliste. Pour cette pasionaria féministe en exil depuis près de quinze ans, ce n'est pas seulement le fondamentalisme qu'il faut dénoncer mais bien l'islam lui-même et le Coran, outils utilisés par le système patriarcal pour maintenir les femmes dans l'oppression.

Depuis la publication de son roman, les hostilités n'ont jamais cessé. Dernier épisode en date : le 9 août dernier en Inde, Taslima Nasreen a été agressée en public par des activistes musulmans. Son discours n'a jamais varié : elle réclame le droit d'être athée, tout en revendiquant un humanisme au-dessus des religions.

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SHARIFA KHANAM
Indienne, fondatrice d'associations, 41 ans

Principale figure de la lutte féministe en Inde depuis plus de vingt ans, cette militante a fondé une association de défense des femmes victimes de violence. Soucieuse d'impulser un mouvement démocratique de fond, elle tente de créer la première mosquée ouverte aux femmes dans son pays.

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NIGAR SARI
Turque, infirmière pour la mixité

Elle est «circonciseuse» et seule femme à exercer cette activité. Un métier dévolu aux hommes en Turquie. Et cela en dépit des menaces qui pèsent sur son métier. Une nouvelle loi réserve cette activité aux seuls médecins. Pas de quoi faire capituler cette infirmière, qui pratique la circoncision depuis des années. Dans un documentaire diffusé par Arte, en 2006, elle affirmait : «Il n'existe pas de métier qu'une femme ne puisse exercer aussi bien qu'un homme.»

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SHIRIN EBADI
Iranienne, Nobel de la paix, 60 ans

Il faut une séparation de l'État et de la religion. «Mon message pour les Iraniens est un message d'amour, d'amitié, de paix et de justice.» Ainsi s'exprimait Shirin Ebadi en recevant le prix Nobel de la paix 2003. Première musulmane et première Iranienne à obtenir cette récompense, elle fut aussi, dès 1974, la première femme à devenir juge au pays du chah. Cinq ans plus tard, chassée de son poste par la révolution islamique, elle devient avocate et se met à défendre les opposants. À 60 ans, vivant toujours à Téhéran, elle prône la séparation de l'État et de la religion.

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IQBAL BARAKA
Égyptienne, directrice du magazine Hawaa (Ève), 65 ans

Journaliste et écrivain, elle tente de faire entrer le débat sur la place des femmes dans l'opinion publique et la sphère politique. Depuis le tribunal de la famille, ou le divorce des femmes, jusqu'à la dénonciation du port du hijab, la militante essaie de porter le maximum de sujets tabous dans le débat public. Elle se bat également pour que les femmes occupent au moins 25 % des sièges au Sénat et au Parlement.

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LALE AKGUN
Allemande, députée, 54 ans
«Éviter une solidarité a
vec les islamistes»


Née en 1953 à Istanbul, elle vient en Allemagne avec son père à l'âge de 9 ans. Docteur en psychologie, membre du SPD, le parti social-démocrate, Lale est, en 2002, la première femme d'origine turque à devenir députée. Cette spécialiste des questions d'Europe et d'intégration s'efforce de faire voter outre-Rhin une loi antidiscrimination. En 2006, elle lance une campagne pour que les musulmanes soient libres de porter le voile ou non. Elle anime une association contre les violences faites aux femmes. «Je veux montrer que je peux être musulmane et élever ma fille comme une démocrate», déclare-t-elle le 28 août sur Arte. Au cours du même débat télévisé, Lale affirme que «l'État de droit s'applique à tous», et appelle les musulmans à «éviter toute forme de solidarité avec les islamistes».

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HANIFE KARAKUS
Française, juriste, présidente régionale du CFCM, 26 ans

«On peut être musulman et européen convaincu»
Née à Mulhouse de parents turcs (un père ouvrier chez Peugeot), Hanife Karakus, 26 ans, est membre du Comité de coordination des musulmans turcs de France et préside le conseil régional du culte musulman du Limousin depuis le 19 juin 2005. Juriste de formation, elle privilégie une attitude pragmatique. Elle s'investit notamment pour faire avancer plusieurs dossiers techniques comme l'aménagement de carrés musulmans dans les cimetières ou l'organisation de l'Aïd el-Kébir dans des conditions sanitaires décentes. Cette jeune mère de famille, qui porte le voile, ne revendique pas un combat féministe particulier. Pratiquant un islam modéré, elle entend montrer que l'on peut être musulman et européen convaincu.

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NAJIA ELBOUDALI
Marocaine, professeur, 48 ans

Géologue et féministe, Najia Elboudali ne peut séparer ses deux vocations : «Pour étudier les roches, explique cette Marocaine, professeur à l'université Hassan-II de Casablanca, il faut pouvoir escalader les montagnes librement sans que personne ne vous demande : mais où vas-tu ?»
Surtout, son métier lui a permis de prendre conscience de la situation dramatique des femmes habitant les régions les plus reculées du pays. Elle a donc mené le combat pour une réforme du code de la famille marocain, la Moudawana, finalement approuvée en 2005.

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Irshad Manji
Canadienne, homosexuelle, 39 ans

Musulmane et homosexuelle, Irshad Manji détonne. Cheveux en pétard et lunettes design, cette trentenaire canadienne, d'origine indienne, a été désignée par le New York Times comme le «pire cauchemar d'Oussama Ben Laden». Un compliment pour cette écrivain qui ne cesse de prôner l'ijtihad, l'interprétation du Coran. Son livre Musulmane mais libre est un best-seller partout dans le monde. En avril 2007, son documentaire : Faith without fear (la Foi sans la peur) sort en DVD, carnet de bord d'un voyage à la rencontre des musulmans du monde. Émouvant et instructif.
www.muslim-refusenik.com

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DOUNIA BOUZAR
Française, écrivain, 43 ans

Elle découvre l'islam sous les coups de son premier mari. Divorcée, la jeune Française d'origine algérienne se plonge dans le Coran et découvre un texte à interpréter de mille façons. Depuis, cette musulmane pratiquante décrypte l'islam des banlieues, celui des jeunes, à travers des enquêtes sociologiques, des écrits et un poste à la Protection judiciaire de la jeunesse.
Entière et engagée, elle claque la porte du CFCM (Conseil français du culte musulman) en 2005, dénonçant un «gouvernement qui islamise les problèmes». Elle sort prochainement l'Intégrisme, l'islam et nous (Plon).

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ASSIA DJEBAR
Franco-Algérienne, académicienne, 71 ans

Première Algérienne à entrer à l'École normale, première femme maghrébine à siéger à l'Académie française : Assia Djebar est une pionnière. Grâce à un père instituteur, amoureux de la langue française, elle fait toute jeune l'expérience de l'écriture. Et y trouve un moyen d'émancipation, dans un pays où «la femme brode mais n'écrit pas. Car écrire, c'est s'exposer», explique-t-elle. À 71 ans, la belle Berbère algérienne est l'auteur de plus de quinze romans et croule sous les distinctions pour son œuvre littéraire engagée.

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ALIF (Armée libératoire de l'infanterie féministe)
Sénégalaises et rappeuses

Premier groupe de rap féminin à s'être imposé dans un monde très machiste, les filles d'Alif mènent à Dakar un combat pour les droits des femmes. Elles chantent notamment pour dénoncer les mauvais traitements infligés aux Sénégalaises. Elles ont abordé les thèmes des femmes battues jusqu'alors tabous. «Nous essayons de faire progresser la société. Avec des textes qui éclairent les gens.»
Venant d'une famille très religieuse, Myriam, la leader du groupe, estime qu'il est tout à fait possible de concilier ses idéaux avec l'islam : «Beaucoup de gens connaissent très mal le Coran. Ils prétendent pratiquer l'excision au nom de l'islam. Mais cela n'a jamais été prévu par le Coran. De toute façon, il est tout à fait possible de faire évoluer la religion. À Dakar, il y a beaucoup de femmes très pieuses, qui dirigent des entreprises, vivent une vie libre. Il suffit juste d'interpréter les textes avec intelligence.»

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LA BARONNE UDDIN
Anglaise d'origine bangladaise

Cette musulmane, membre de la chambre des Lords en Grande-Bretagne (parti travailliste), a été anoblie en 1998. Née au Bangladesh et élevée en Angleterre, la baronne Uddin, Pola Manzila Uddin de son nom complet, s'est fait remarquer pour son travail d'assistante sociale auprès des femmes en difficulté. Mère de quatre enfants, elle parcourt le monde pour sensibiliser les pays musulmans à la condition féminine. «Je suis musulmane ; quelle importance ? Ma vie n'est pas centrée autour de la mosquée.»
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Fantaghiro
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MessageSujet: Re: CES FEMMES INTELLECTUELLES QUI FONT CHANGER L'ISLAM   CES FEMMES INTELLECTUELLES QUI FONT CHANGER L'ISLAM Icon_minitimeMer 31 Aoû - 15:47

Merci pour ces informations.

C'est très intéressant à lire.
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CES FEMMES INTELLECTUELLES QUI FONT CHANGER L'ISLAM
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